Concilier vie familiale et professionnelle, faire face au sexisme, accéder à des postes à responsabilités… Être une femme dans le milieu du travail est souvent compliqué. En effet, les inégalités de genre sont particulièrement frappantes et les femmes doivent faire face à des obstacles que les hommes ignorent.
Manque de parité et sexisme
Qu’est-ce que la parité ?
Dans le cadre du travail, la parité repose sur quatre principes d’égalité des sexes :
- l’égalité salariale entre hommes et femmes,
- l’interdiction de discrimination à l’embauche,
- l’obligation d’égalité dans le déroulement de carrière (droit à la formation, à la promotion…),
- l’obligation de parité dans les conseils d’administration.
Si les choses tendent à évoluer, nous sommes bien loin d’approcher une égalité parfaite dans le milieu professionnel. Et pour cause, en équivalent temps plein, il y a un écart de 452 euros entre le salaire d’un homme et celui d’une femme (*Source : Insee). Et plus on grimpe dans la hiérarchie, moins les femmes sont présentes et plus l’écart des salaires est élevé. Aussi, seulement 15 % des chefs d’entreprise de 20 personnes ou plus sont dirigées par des femmes. (*Source : Insee)
Pourquoi subsiste-t-il une telle différence entre un salarié homme et femme ?
Premièrement, les femmes sont contraintes de jongler entre vie familiale et vie professionnelle. L’ évolution au sein de la structure leur est ainsi moins favorable. De plus, elles occupent, la plupart du temps, des postes moins qualifiés et donc moins bien payés. Enfin, comment justifier que les revenus de deux personnes, à compétences égales, exerçant le même poste mais dont les sexes diffèrent affichent une différence de salaire de 9 % ? (*Source : Insee). Quelques hypothèses : il pourrait s’agir entre autres d’habitudes ancrées des employeurs, de sexisme, ou les femmes ne négocieraient pas assez bien leur salaire…
Des vocations exclusivement féminines ou masculines ?
Le métier a-t-il un genre ?
En théorie il n’y a pas de métiers réservés plus aux hommes qu’aux femmes. Pourtant là encore les chiffres sont déséquilibrés. Seuls 2,1 % des ouvriers du second œuvre du bâtiment sont des femmes (*Source : Insee). Dans l’ingénierie et la recherche et le développement elles sont 26,9 %, et 15 % dans les métiers de l’informatique (*source : guide 2019 du CIDJ). Au contraire les métiers de services liés à la personne, l’enseignement ou le secrétariat sont relativement féminisés.
Dès l’enfance les garçons ont tendance à créer, à assembler (découvrez notre article L’homme : un être d’action) alors que les filles imitent et usent de gestes plus symboliques (découvrez notre article La femme : un être de relation). Le rapport à la famille et à la société, l’influence des médias et de l’école ont créé des codes qui ont influencé les filles et les garçons à aller contre des « actions » qui ne seraient pas faites pour eux…
Un quotidien difficile
Quand les femmes exercent dans un milieu dit « masculin », il reste à affronter les préjugés et clichés. Dans les métiers techniques ou manuels par exemple, elles doivent continuellement faire reconnaitre leur légitimité. Par ailleurs, le sexisme est largement répandu et difficile à prouver. Selon une étude publiée dans l’American Journal of Sociology, les femmes seraient plus stressées lorsque leurs collègues sont en majorité des hommes. Sur le long terme, ce stress peut avoir de nombreux effets négatifs tels que la dépression, les troubles anxieux, les insomnies…
Quelles solutions pour mettre en place la parité ?
Depuis septembre 2019, un décret oblige les entreprises de plus de 250 salariés à rendre public cinq indicateurs clés :
- la différence de rémunération femmes hommes,
- l’écart de répartition des augmentations individuelles,
- l’écart de répartition des promotions (uniquement dans les entreprises de plus de 250 salariés),
- le pourcentage de salariées augmentées à leur retour de congé de maternité,
- le nombre de personnes du sexe sous-représenté parmi les 10 plus hautes rémunérations.
Les entreprises qui ne respectent pas la parité devront réduire ces inégalités sous peine de sanctions financières. De plus, le gouvernement a mis en place 15 actions afin de lutter plus concrètement contre les violences sexistes et sexuelles et les discriminations professionnelles.
Également, à l’instar de Elles Bougent qui milite pour une « diversité des talents au sein des entreprises » et combat les stéréotypes en donnant l’opportunité à des jeunes femmes de considérer des carrières dans les domaines technologiques ou scientifiques, des associations œuvrent pour l’émancipation et la visibilité des femmes, pour que les choses changent !