Lorsque l’on imagine le télétravail, on pense aménagement des horaires, temps pour soi, environnement plus calme qu’au bureau. Pourtant le télétravail peut aussi mener au burn out. Ce syndrome désigne la fatigue extrême liée aux conditions de travail. Quelles en sont les causes et comment prévenir le risque ?
Qu’est-ce que le burn out ?
L’épuisement professionnel dégrade la santé psychologique et physique
La crise sanitaire a un impact sur notre santé mentale. Notre manière de vivre a évolué avec la pandémie. Notre façon de travailler aussi ! Les salariés en télétravail ne sont pas à l’abri de faire un burn out. Le burn out traduit un épuisement professionnel dont les manifestations sont la détresse psychologique et le trouble anxieux. Le collaborateur est fatigué émotionnellement et sa santé physique se dégrade. Ainsi, les conditions de travail empirent de jour en jour.
Quels sont les facteurs à identifier ?
Certains facteurs peuvent laisser penser à une situation de burn out : troubles du sommeil, manque de concentration, excès d’engagement, fatigue, stress, maux physiques…
Le télétravail accentue l’épuisement
Le surmenage numérique augmente la charge de travail
Travailler depuis chez soi ne préserve pas d’un épuisement professionnel. Les salariés déjà fragilisés se retrouvent dans une situation encore plus inconfortable. Les autres peuvent développer ce syndrome en travaillant de chez eux. En effet, la multiplication des outils numériques peuvent mener à un surmenage numérique. Entre les groupes de messagerie, les applications de visio, les emails, les outils de gestion des tâches, l’organisation et la communication entre l’équipe peut vite devenir ingérable.
Garder des liens sociaux pour prévenir le burn out
D’autant plus que l’utilisation d’outils de communication tels que les messages ou les mails, même s’ils permettent de garder un lien, peuvent mener à de mauvaises interprétations. La communication non verbale (les gestes, la posture, la voix) c’est 93 % de la communication, et seulement 7 % est verbale dans un échange.
Les limites entre vie professionnelle et vie privée
Une organisation plus difficile du temps de travail
Le télétravail, lorsqu’il n’est pas bien mis en œuvre fait disparaitre les frontières entre la vie professionnelle et la vie privée. Les repères sont brouillés et le temps devient difficilement maîtrisable. Cela participe davantage à l’accentuation de la charge de travail et de la charge mentale. Si en plus, on a des enfants en bas âge, l’épreuve se révèle encore plus délicate. Selon le cabinet Empreinte Humaine « Les femmes sont plus impactées par le confinement, puisqu’elles sont 22 % а être en détresse élevée contre 14 % pour les hommes ».
Un espace de travail dédié à la maison
L’organisation des horaires et la séparation entre la vie à la maison et le travail est donc indispensable. À la maison, on privilégiera donc un espace dédié au travail, pour ne pas empiéter sur la vie intime. Il y a un temps pour chaque chose : travailler et déconnecter.
Le rôle de l’entreprise pour prévenir le burn out
Les managers ont un rôle à jouer
Par ailleurs, selon cette même étude réalisée par le cabinet Empreinte Humaine, 44 % des salariées se trouveraient en situation de détresse psychologique. Les managers jouent un rôle déterminant dans la prévention de ces risques. Il doivent garder un lien privilégié avec leurs collaborateurs, et ne pas tout ramener à la performance. De plus, la reconnaissance des efforts et le soutien sont essentiels. Le manager pour bien accompagner ce mode de travail et prévenir les burn out devra considérer chaque collaborateur en tant qu’individu singulier.
Le droit à la déconnexion, pour préserver les collaborateurs
Enfin, depuis le 1er janvier 2017, le droit à la déconnexion oblige les entreprises de plus de 50 salariés à trouver un accord d’entreprise sur la gestion de la disponibilité des employés, en dehors des horaires du travail. Les collaborateurs ont donc la possibilité de ne pas répondre à leur employeur en dehors du temps de travail.
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